Bienvenue à toi lecteur, voyageur dans l'éphémère. A toi, S. mon étoile...

La nuit est le moment propice d'où peut jaillir l'essence des sensations, la nuit étrangement met en lumière l'enfoui, révèle les clairs-obscurs de nos pensées, nos dichotomies, nos paradoxes. Elle sublime chacun de nos sens, en extrait la quintessence. Elle nous rapproche de la vérité, de la source, elle est ici , elle est maintenant, elle donne le vertige. Les éclairs de lucidité qu'elle provoque s'apparentent à des révélations, et là encore un paradoxe alors même que l'état de conscience est modifié on en est que plus proche de la vérité. La nuit est un voyage pour se retrouver, une dissociation qui permet l'unité.
Des nuits j'en ai traversées, certaines où j'ai douté, d'autres où j'ai perdu pieds et d'autres encore où je me suis extasiée. Mais au final elles m'ont toujours guidées, éclairées et jamais trompées, car elles sont sources de vérités.

dimanche 6 octobre 2013

L’amour, l’amer, la mer

L’amour, l’amer, la mer

Taire son mal lorsque à cinq cent milles de moi,
Je ne veux te tourmenter et te faire part de mes émois.
Ton regard bleu fixé sur l’horizon de la mer, ton amante fidèle
Mes yeux rougis, mes larmes amères, amoureuse inconditionnelle.

Ses flots orgueilleux et noirs t’arrachent à moi ;
Tu es mon rêve, elle est mon cauchemar.
Il n’y a que peu de trêves pour atténuer mon cafard,
Je reste amarrée, ligotée, impuissante loin de toi

Le verbe quitter m’est devenu hélas si familier ;
Je te reste fidèle et j’ai envie de crier.
Mais à quoi bon ? Tu n’entends déjà plus…
L’écho de ma voix se noie dans un silence absolu.

Je serre contre mon cœur ta photo vieillie,
Je plonge mon nez dans ton tee-shirt jauni.
Mes yeux mouillent les draps froids de ton absence,
Sans toi plus rien n’a vraiment de sens.

Je t’aime infiniment mon doux amour
Je rêve secrètement d’un merveilleux jour,
Où il n’y aura plus de compte à rebours,
Où il n’y aura plus d’aller-retour.

Des nuits câlines avec le même horizon,
L’amour, la tendresse et leurs multiples déclinaisons.
Ta vague qui s’enfle et se dresse sous ma main,
Ta bouche salée qui se referme sur mes seins.

Le lit vivant de la danse enfiévrée de nos corps,
Dans tous les sens, à bâbord, à tribord.
Lâcher prise, lever l’ancre, emportés par les flots déchaînés
De nos plaisirs amoureux et inégalés.

Mais déjà giflant, cinglant, frappant et froid,
Le vent du nord t’éloigne de moi.
Le courroux de l’océan n’a d’égal celui de mon cœur,
Je cherche en vain ton rivage anéantie de douleur.

Mon amour s’est enfui vers de lointains récifs
Laissant mon cœur agonisant et plaintif.
Une croix sur un calendrier pour seul espoir
De pouvoir un jour te revoir.

O vent des vastes mers que ma vie est insupportable et cruelle,
Lorsque tu emportes au loin, l’homme que j’aime, ma merveille.
Mais bien que sacrifiée au pénible destin,
De ne pas l’avoir à mes côtés au petit matin,
Mon amour n’en est que plus fort et sincère,
Alors que tes brumes mensongères, ne lui font entrevoir que des chimères !

Un jour viendra où notre amour vaincra,
Où enfin nous serons réunis, toi et moi.
Plus rien alors ne nous atteindra,
Sauf l’heureuse certitude de notre amour, roi !

Je t’aime mon amour,
Et ce, depuis le premier jour,
Je t’aime mon amour,
Et je le sais pour toujours.








lundi 30 septembre 2013

Commu-Niquer?

                Communiquer est-il un acte suranné dans cette décennie de précipitations décérébrées, dans cette société du je veux tout tout de suite pour jeter tout de suite ? Alors que la communication se vend via les téléphones, internet, les sites de rencontre, les réseaux sociaux etc ., il semblerait que la solitude et l’individualisme soient monnaie courante. L’humain devient frileux d’actes, et de paroles, désengagé, il se cache derrière ses nombreux gadgets bling bling du dernier cri, au final il communique avec les objets qui lui servent à communiquer oubliant l’autre qui est derrière l’objet.

J’ai pu observer des réunions entre amis où finalement chacun textote de son côté, pris dans cette frénésie chronophage du non-communiqué, plus intéressés par leurs portables que par l’ici-et-le maintenant du moment. Ou encore des gens que vous rencontrez et qui rapidement vous demandent  votre facebook, le sésame du XXI ème siècle, et si par hasard vous n’y êtes pas, votre interlocuteur du moment vous regarde au bord de l’apoplexie avec des yeux exorbités et bovins croyant croiser un extra-terrestre « Non mais allo quoi t’es un humain et t’as pas de facebook » (je pense que vous saisissez bien l’allusion et le regard qui va avec…bref).

Donc au risque de passer pour un extra-terrestre, ou un has been, comme tout le monde vous avez un facebook, il en va de votre vie et de votre renommée, et puis de toute façon vous n’avez pas le choix non ? Parce que ne pas en avoir c’est disparaître purement et simplement de la circulation. Et puis avouons c’est vraiment pratique on peut laisser aller ses penchants voyeuristes en regardant des photos d’inconnus torse nu, bouche en cul de poule , séant tendu vers l’objectif  façon autruche, et surtout on peut rire de leur VDM (en langage terrien : vie de merde si vous êtes toujours un extra-terrestre) et même oser un « j’aime » quand il annonce un truc horrible ou attristant (au moins vous êtes sûrs de ne  pas rater les prochains coms qui seront diffusés suite à cet aveu public ).

Entre temps hypnotisé devant la page d’actualisation de ce même réseau, un SMS  (short message service) vous fait sortir de votre kiff. Le cœur battant (tu en  reçois 50 par jour mais ça te surprendra toujours) vous l’ouvrez et là surprise ! C’est l’élu de votre cœur qui vient de penser à vous et qui s’écrie dans un élan mystique  «  Chérie t’as acheté du pain ?» ce à quoi vous répondez « oui bb » avec dextérité effleurant sensuellement l’écran tactile de votre Iphone dernier cri. C’est jouissif   non ? Vous venez de communiquer ! Oui communiquer dans le sens primaire du mot « transmettre, diffuser une information », toi lecteur tu communiques aussi je devrais peut-être écrire « commu-nique » lorsque une étincelle (pas très lumineuse) te passe par la tête menaçant dangereusement d’éclairer les quelques neurones dégénératifs qu’il te reste, oui tu commu-nique lorsque tu viens de prendre ton pied en t’astiquant le manche devant le dernier Marc Dorcel et que brusquement pris d’une révélation tu lui textotes « je te kiffe » sauf que tu n’es pas en train de l’annoncer à l’actrice qui vient de réaliser la prouesse de t’éveiller un instant, mais bien à celle qui partage ta vie et le prend innocemment pour elle toujours le cœur battant derrière son téléphone galactique. Sur ce prestement tu reçois sa réponse (à elle) « ses si rar ke tu me fass par de té santiman j’en suie toute remuai », et là c’est à son tour à elle d’attendre la suite, il lui répond « bah bb tu ne l’a pas senti quen je t’es pris sur le canapé devant les chtis à las vegas ? ». sur ce elle hésite à lui répondre « j’ai pa senti koaaa ? », mais vue qu’au final elle n’a pas envie d’émasculer cet homme soudainement éclairé elle lui textote un « wesh ». 

Le voilà rassuré il repart se pogner devant « adopte un mec »( au cas où un jour elle ne le rassurerait plus tant que cela, il préfère prendre les devants)  tout va bien elle a acheté le pain, il mangera ce soir, tout va bien il la kiffe…VDMFH (vie de merde fictive… heureusement)


mercredi 28 mars 2012

Naïade



Près de l'eau endormie , ma belle naïade
L’œil assoupi, les cheveux en cascade
Son corps alangui baigné de soleil
Sa beauté infinie, à nulle autre pareille

Les perles de sueur nacrées, irisant
Le galbe sucré de ses seins luisants
L'ombre portée de sa poitrine opulente
Frôlant sa féminité coquine, incitante

De-ci, de-là ses pleins et ses vides
Illuminés et ombrés par les rayons avides
Dévoilent à mes yeux le tableau charmant,
De son duvet soyeux, de son ventre provocant

Sous le ciel bleu étincelant mon ondine lascive
Tel le joyau brûlant, féminine, elle captive
Mes désirs les plus fous, et sans lutte possible,vipérin
Je m’insinue sans tabous sous la chute sensible de ses reins
Chacun de ses mouvements est une ondulation sensuelle
Tel le ressac savant, elle disperse mes alluvions, source éternelle
En un vertige prodigieux, je me sens emporté
Dans un tourbillon , vestige licencieux effronté

Pour ne pas perdre pied je me cramponne
Aux courbes assassines de ma belle gorgone
Ses rivages indomptables, sauvages et dévêtus
Oscillent redoutables, heurtent mon érection têtue

L'onde convulsive qui va et vient
Ses formes rondes et attractives sans lesquelles je ne suis rien
Elle est mon amarre, elle est mon gouvernail
Mais nulle autre m’égare autant que ses récifs de corail

Je bois son eau salée et je me noie
Je me laisse aller fou de joie
Vivant plus que jamais dans un ultime effort
Je renais enflammé, sublime, enfin plus mort que mort.

J'échoue à bout de souffle sur ses rives accueillantes et écumantes
Je m’enivre du doux parfum de sa féminité glissante et odorante
Elle s'assoupit les cheveux en cascade
Je lui souris, heureux, à ma belle naïade. 

dimanche 18 mars 2012

HYMNE A LA RONDEUR

Hymne à la rondeur
Si j'avais à la dessiner, la femme, 
Celle pour qui, fasciné, je brûlerais mon âme 
Sa peau soyeuse, écrin de ses formes généreuses,
Où se promèneraient, joueuses, mes mains aventureuses.

Son ventre rond, ses hanches pleines, 
Le ruissellement vagabond de sa chevelure ébène,
Caresserait sensuellement ses rondeurs exquises, 
Divin ornement de ses douceurs promises.

Sa taille arrogante et fine, 
Laisserait entrevoir la pente, divine,
De ses fesses diaphanes bombées et charnues,
Pour lesquelles je me damne, ensorcelé, sans retenues.

Ses cuisses galbées, ses mollets ronds,
Puissent m'enrober et me rendre vagabond, 
Tout autant que ses bras potelés, 
Dans lesquels, ivre, je m'endormirai, encerclé. 

Ma tête reposant alors sur les monts diaboliques,
De ses seins puissants, forts et impudiques,
Ma bouche s’entrouvrant sur la beauté éclose, 
D'un téton saillant, velouté et tout rose.

Ainsi vous l'aurez compris, les rondeurs alimentent,
Le feu infini, les sensations démentes,
Nourrissent le désir et l'émotion brûlante, 
Orchestrent le plaisir en variations troublantes.         


Un merci particulier à Velvet d'Amour qui a sélectionné ce poème pour la prochaine parution de son remarquable magazine, sortir prévue le 15 mai 2012 : VOLUP http://issuu.com/volup2/docs/volup2_extaseecstasy_feb14



lundi 3 octobre 2011

Hanako le jouet de la mort (2)

Kazuyo était immobile et malgré l’effroi qu’elle ressentait en présence  de la jeune enfant, elle tentait de rester calme et de lui sourire.
Son visage était marqué par le temps, ses rides affichaient une certaine résignation. Seules quelques touches de rose tendre ravivaient ses joues blafardes, ses yeux bleus éteints rappelaient ceux de la mélancolie et de la souffrance. Sa silhouette maladroite et ratatinée grinçait dans ses déplacements, et venant à bout de douloureux efforts elle se baissa tendant  ses mains déformées et noueuses en direction d’Hanako.

  Celle-ci inclinant sa tête la regardait intriguée observant son sourire édenté et jaunâtre. Prenant appui sur ses avant-bras Hanako à plat ventre quitta la poitrine de sa mère rampant une dernière fois sur son torse éventrée et putride d’où se dégageait une odeur abominable de charogne décomposée et  se dirigea par reptation habile vers les mains tendues de Kazuyo qui ne pu réprimer une mimique de dégoût en sentant la moiteur froide, puante et visqueuse du petit être. Lovée dans les bras secs et cassants de la vieille femme elle semblait retrouver son innocence et son calme enfantin même si les gazouillis qui s’échappaient de sa bouche écarlate s’apparentaient davantage à de sinistres sifflements de serpent.

La fraîcheur du soir  commençait à tomber, la pénombre s’infiltrait à travers l’épais branchage des arbres  étirant leur silhouette menaçante, les bruits prenaient une dimension plus inquiétante dans la densité de la nuit. Parfois on pouvait entendre des pleurs étouffés entrecoupés par des rires hideux, il faut dire que la forêt d’Aokigahara était maudite et hantée par des esprits tourmentés et de nombreux promeneurs n’en étaient jamais revenus. Quiconque s’y rendait était pris d’un sentiment de malaise et de peur avec l’impression obsédante de ne pas y être seul, d’être  suivi pas à pas par un œil invisible. Le paysage aussi dense qu’inextricable créant une confusion dans votre esprit, une perte et une distorsion totale de l’orientation si bien qu’il n’est pas rare après plusieurs heures de marche de se retrouver à nouveau au point de départ  avec l’étouffante et horrible sensation d’être pris au piège.

Les récits et les légendes à propos de ce lieu macabre qu’on chuchotait le soir au coin du feu racontaient des histoires abominables à donner la chair de poule aux plus aguerris. Si bien qu’on avait coutume de croire que la seule énonciation d’Aokigahara portait sur nous le mauvais œil. Alors mis à part les plus courageux ou insouciants, personne n’osait prononcer son nom de peur de vendre son âme au diable. On disait la forêt peuplée de créatures malveillantes venues d’un univers lointain. On leur prêtait une intelligence hors du commun et un mode de prédation sournois et cruel mis au service de l’élite des prêtres- rois de Gaara afin d’asseoir leur puissance sur terre et créer un ordre nouveau où ils régneraient en maître sur le commun des mortels.

A suivre...

vendredi 30 septembre 2011

Hanako, le jouet de la mort (1)

Sa mère était morte en la mettant au monde. Une vieille femme alertée par des cris sinistres et rauques l'avait découverte cramponnée et tétant  le sein mort de sa mère. Hanako était recouverte de sang et de vase, sa mère gisant dans une flaque de sang et d'immondices aux abords d'un marécage.
 Un épais liquide poisseux et verdâtre aux exhalaisons méphitiques recouvrait le petit corps d'Hanako. Malgré cela le nourrisson affichait une vigueur et une tonicité  éclatantes, par reptation elle avait rejoint le sein de sa mère et prenait vie en se nourrissant de la mort. Sa petite bouche entrouverte sur le téton inerte et transpercé  de sa mère laissait entrevoir deux petites dents. 
Hanako avait tourné son regard vers la vieille femme, et de ses pupilles noires et  brillantes elle l'observait mystérieuse et silencieuse. L'iris ambré des yeux d'Hanako et les trois points noirs qui parsemaient chacun d'eux lui donnaient un air inquiétant et envoûtant. La vieille femme remarqua aussi des traces de brûlure formant comme des filaments enroulés autour des poignets d'Hanako ainsi qu’un collier de mithril au bout duquel pendait  un médaillon étrange  fait d’entrelacs  de feuillages en pierre de lune  enserrant  ce qui ressemblait à un fruit en azurite.  
Kazuyo  sentit son corps se glacer , l’enfant qui était sous ses yeux  présentait tous les signes de la lignée  des prêtres-rois  de Gaara des êtres maléfiques  damnés de la lumière à la soif de sang incontrôlable, réputés  pour leurs pulsions nécrophages  pour survivre. De plus ces êtres  peuvent entrer en communion avec les radiations occultes  et telluriques de la nature  et  ainsi ressourcer leurs forces faisant d’eux des combattants surpuissants. 
Ces prédateurs n’ont cesse de trouver de nouvelles proies pour renforcer leur puissance mais aussi pour survivre. Ils savent imiter la voix d’êtres chers aux victimes et les égarent au milieu des bois où ils prennent plaisir à les chatouiller jusqu'à la mort. 
Parfois guidés par leur instinct s’imprégnant de l’aura maléfique de leurs victimes ils  leur laissent la vie sauve et en font comme eux des élus de la lignée. Hanako avait donc été élue. Ce fut la première fois qu’ils s’en prenaient à une jeune enfant préférant d’habitude des personnes d’âge mûr réputées moins instables, mais Hanako dégageait en elle une telle force, une telle violence et un tel magnétisme qu’ils ne résistèrent pas à l’élire.
Ainsi la première proie d’Hanako ne fut autre que sa mère. L’impulsivité et l’atavique envie de tuer avaient trouvé en la matrice la source impétueuse  et  inextinguible de son propre sang renforcé par le regard horrifié et impuissant de sa mère.
Hanako recracha le sein acide de sa mère et tourna son regard noir vers Kazuyo.

A suivre.....

lundi 26 septembre 2011

Roule, roule, roule, petite bille



En chacun de nous il est un gouffre infini
Où la conscience malheureuse croupit
Peuplée d'incertitudes et d'abominations
Stagnant tout au fond comme autant de déjections
Le puits abject où tombe l'innocence
Emportant, tuant à jamais notre enfance
Les rires s'y tordent et s'y recroquevillent


Roule, roule, roule, petite bille


Fuis les flots noirs et sinueux de l'amertume
Les entrelacs et les jetées de ma plume
Tes petites joues pleines et rubicondes
Se teinteront bientôt de couleurs moribondes


Roule, roule, roule, petite bille


Même si tu es fragile et malhabile
mords les doigts crochus qui te précipitent
Vers les affres sombres sans retour et sans suite
Ne regarde pas l'astre hideux qui survole
Prédateur méphitique dans ta course folle


Roule, roule, roule, petite bille


Garde autant que tu peux la candeur qui t'habille
Laisse tes mollets ronds et tes mignons jupons
Courir, danser, voler, et vivre à l'unisson
Fuis la triste rigole qui t'achemine
Vers les profondeurs insondables de l'abîme
Rigole, rigole, jolie gamine
Quitte à jamais les mains qui t’abîment
Perce le printemps sublime jonquille


Roule, roule, roule, petite bille


Laisse voler au vent tes charmants habits blancs
Aux gouffres infinis préfère le firmament


Roule, roule, roule, petite bille.