L’amour, l’amer, la
mer
Taire son mal lorsque à cinq cent milles de moi,
Je ne veux te tourmenter et te faire part de mes émois.
Ton regard bleu fixé sur l’horizon de la mer, ton amante fidèle
Mes yeux rougis, mes larmes amères, amoureuse
inconditionnelle.
Ses flots orgueilleux et noirs t’arrachent à moi ;
Tu es mon rêve, elle est mon cauchemar.
Il n’y a que peu de trêves pour atténuer mon cafard,
Je reste amarrée, ligotée, impuissante loin de toi
Le verbe quitter m’est devenu hélas si familier ;
Je te reste fidèle et j’ai envie de crier.
Mais à quoi bon ? Tu n’entends déjà plus…
L’écho de ma voix se noie dans un silence absolu.
Je serre contre mon cœur ta photo vieillie,
Je plonge mon nez dans ton tee-shirt jauni.
Mes yeux mouillent les draps froids de ton absence,
Sans toi plus rien n’a vraiment de sens.
Je t’aime infiniment mon doux amour
Je rêve secrètement d’un merveilleux jour,
Où il n’y aura plus de compte à rebours,
Où il n’y aura plus d’aller-retour.
Des nuits câlines avec le même horizon,
L’amour, la tendresse et leurs multiples déclinaisons.
Ta vague qui s’enfle et se dresse sous ma main,
Ta bouche salée qui se referme sur mes seins.
Le lit vivant de la danse enfiévrée de nos corps,
Dans tous les sens, à bâbord, à tribord.
Lâcher prise, lever l’ancre, emportés par les flots
déchaînés
De nos plaisirs amoureux et inégalés.
Mais déjà giflant, cinglant, frappant et froid,
Le vent du nord t’éloigne de moi.
Le courroux de l’océan n’a d’égal celui de mon cœur,
Je cherche en vain ton rivage anéantie de douleur.
Mon amour s’est enfui vers de lointains récifs
Laissant mon cœur agonisant et plaintif.
Une croix sur un calendrier pour seul espoir
De pouvoir un jour te revoir.
O vent des vastes mers que ma vie est insupportable et
cruelle,
Lorsque tu emportes au loin, l’homme que j’aime, ma
merveille.
Mais bien que sacrifiée au pénible destin,
De ne pas l’avoir à mes côtés au petit matin,
Mon amour n’en est que plus fort et sincère,
Alors que tes brumes mensongères, ne lui font entrevoir que
des chimères !
Un jour viendra où notre amour vaincra,
Où enfin nous serons réunis, toi et moi.
Plus rien alors ne nous atteindra,
Sauf l’heureuse certitude de notre amour, roi !
Je t’aime mon amour,
Et ce, depuis le premier jour,
Je t’aime mon amour,
Et je le sais pour toujours.